vendredi 19 novembre 2021

3eme - Résumé de la séquence 1 d'histoire

 

Thème 2 – L'EUROPE, UN THÉÂTRE MAJEUR DES GUERRES TOTALES (1914-1945)
 

Séquence 1 – Civils et militaires dans la Première Guerre mondiale (1914-1918)


Séance 1 - La Première Guerre mondiale est caractérisée par une violence de masse

Introduction : Les causes de la guerre (pas à retenir)

(cette partie du texte est issue de https://www.1jour1actu.com/histoire/les-grandes-etapes-de-la-premiere-guerre-mondiale-69819/):

· Les Français, qui ont perdu les territoires d'Alsace et de Lorraine lors de la guerre de 1870 contre les Allemands, ont un désir de vengeance.

· De nombreux peuples européens cherchent à agrandir leurs territoires en Europe et dans les colonies pour accroître leur puissance.

· Les peuples européens ont conclu de nombreuses alliances pour se protéger les uns les autres en cas de conflit.

· L'héritier d'Autriche-Hongrie est assassiné à Sarajevo (Bosnie) en 1914

I- Les phases de la guerre

L'Allemagne déclare la guerre à la France le 3 août 1914. Par le jeu des alliances, 35 pays sont entrés en conflit dans le monde entier au cours de la Première Guerre mondiale.

En 1914, les deux camps en présence sont la Triple Entente – France, Royaume-Uni, Russie – et les « puissances centrales » ou Triple Alliance– l’Empire austro-hongrois et l’Empire allemand, que rejoint par la suite l’Empire ottoman. 

Trois phases caractérisent la Première Guerre mondiale. Une étape courte d’août à octobre 1914 qui se traduit par une guerre de mouvement. L’Allemagne prend alors l’avantage sur le front Ouest. La Belgique, le Nord de la France sont occupés.

A partir du début 1915 jusqu’en 1917, front se stabilise : les soldats s'enterrent alors dans les tranchées, c'est la guerre de position. 

Année charnière, 1917 voit la défection russe (à la suite de deux révolutions) et l’entrée en guerre des États-Unis.

Cela entraîne la reprise de la guerre de mouvement à partir du printemps 1918. Après la défaite de la Russie, l’Allemagne a pu envoyer plus de soldats sur le front français.

La guerre se termine néanmoins par la défaite de l’Allemagne : son gouvernement le reconnaît en signant un armistice le 11 novembre 1918.


II - Comment la bataille de Verdun illustre-t-elle la violence extrême subie par les soldats ?

 

La Grande Guerre est une guerre industrielle pendant laquelle des masses considérables de soldats s’affrontent.

La plupart des dix millions de soldats tués et des 17 millions de blessés pendant cette guerre mondiale ont été victimes du tir à distance des canons et des mitrailleuses. Dans l’armée française et dans l’armée allemande, 1 soldat sur 6 a été tué.

Fin 1914, à l’Ouest, la ligne de front se fixe dans le Nord-Est de la France après l’invasion par l’Allemagne de la Belgique et des régions françaises du Nord et de l'Est. C’est autour de cette ligne que se disputent les batailles de la Marne (1914), de la Somme, de Verdun (1916) et du Chemin des Dames (1917).

De février à décembre 1916, la bataille de Verdun est un épisode particulièrement meurtrier de la guerre de position.

En février 1916, l‘état-major allemand décide d’engager une grande bataille afin de « saigner à blanc » l’armée française à Verdun, territoire alimenté côté français par une seule voie. La bataille ne cessera que le 15 décembre et se solde par la perte d’environ 600.000 combattants (morts +blessés). Pourtant le front n’a presque pas bougé.

La vie quotidienne, en temps de repos ou d’absence de bombardement, n’est pas facile pour les soldats sur le front. Les rats, attirés par les milliers de cadavres, sont omniprésents. Au printemps et à l’automne, les pluies transforment les tranchées en charniers boueux. La nourriture est de mauvaise qualité, souvent froide, la soif est aussi fréquemment ressentie.

Enfin, le manque d'hygiène et de sommeil fragilisent les combattants.


Séance 2 - Les civils sont acteurs mais aussi victimes de la guerre totale : le génocide des Arméniens

Au début du vingtième siècle, l’Empire ottoman est un très grand pays habité par plusieurs peuples. Les Arméniens sont un peuple chrétien installé surtout au Nord-Est de l’Empire, majoritairement musulman.

Pendant la Première Guerre mondiale, l’Empire ottoman est engagé aux côtés des Empires allemand et austro-hongrois. Il est donc en guerre contre la Russie, un Empire peuplé surtout de chrétiens. Le gouvernement nationaliste des « Jeunes Turcs » profite de la Première Guerre mondiale pour essayer d’éliminer les populations arméniennes, suspectées de sympathie pour l’Empire russe en raison de leur religion

Cette volonté d’exterminer un peuple, c’est-à-dire d’organiser le massacre d’une population toute entière, s’appelle un génocide.

Le génocide des Arméniens se déroule en deux étapes en 1915 et 1916.  

· D’abord l’arrestation systématique des Arméniens ;

· Ensuite, l'extermination de tous les hommes valides. Les femmes et les enfants sont déportés, à pied, vers des camps de concentration au Sud de l’Empire, autour d’Alep. Les conditions y sont terribles et beaucoup meurent dans ces camps.

Les deux tiers des Arméniens présents en Turquie ont été assassinés, soit sur place, soit au cours de leur déportation, ce qui représente 1,2 million de personnes de tous âges. Un tiers a pu échapper au génocide en prenant la fuite dans le Caucase frontalier ou en se cachant en Turquie.

 

Séance 3 - Une guerre totale qui mobilise les sociétés

La Première Guerre mondiale est une guerre totale caractérisée par une implication totale des civils dans la guerre : les populations civiles doivent soutenir l’effort de guerre en produisant des armes et de la nourriture pour les soldats.

Les États font ainsi appel aux femmes pour travailler dans les champs ou dans les usines qui produisent ce dont les armées ont besoin (armes, vêtements, camions...). Presque toutes les  industries se reconvertissent pour faire face aux besoins des armées : une usine d'emboutissage de casseroles peut ainsi produire des obus. La guerre est donc une bonne affaire pour les industriels... 

Des travailleurs étrangers viennent également des colonies pour remplacer les hommes dans les usines ou pour aider les armées : des Chinois sont ainsi venus creuser des tranchées dans la Somme.  

Pour financer la guerre, les États s’endettent, augmentent les impôts et les taxes et font appel à l’épargne des citoyens (emprunts).

Les gouvernements utilisent la propagande pour que les populations civiles ne se découragent pas.

Les États censurent les informations et développent la propagande pour convaincre les populations que la guerre est juste et que les opérations militaires se déroulent bien.

Séance 4 - La Révolution russe

Au début de l’année 1917, la Russie est un Empire dirigé par le tsar Nicolas II. Le pays est engagé dans la Première Guerre mondiale aux côtés de la France et du Royaume-Uni dans la Triple Entente. Les défaites s’enchaînent pour le pays et, au début de l’année 1917, environ 1,5 million de soldats russes ont déjà été tués. La guerre a aussi pour conséquence le rationnement de la nourriture à l’arrière. 

Au début de 1917, de grandes manifestations de femmes et des grèves ont lieu, particulièrement à Saint-Petersbourg (ou Petrograd). 

A la suite de la première révolution de février 1917, le tsar abdique (renonce au pouvoir). 

Entre février 1917 et octobre 1917, la Russie est dirigée par un gouvernement provisoire.

En octobre 1917, les Bolchevicks s’emparent du pouvoir et Lénine met un terme à la guerre.

Lénine dirige le parti bolchevique. Il reprend les idées communistes de Karl Marx, un penseur allemand du XIXe siècle : celui-ci dénonçait les injustices de la société industrielle des pays capitalistes. Il proposait alors de construire une société où il n’y aurait plus d’inégalités sociales entre les riches et les pauvres.

Dans de nombreux pays d’Europe, de violentes grèves éclatent, ainsi que des tentatives de révolution (Allemagne, Hongrie) sur le modèle de ce qu’il s’est passé en Russie. Toutes ces révoltes sont écrasées, sauf en Russie.

 

Séance 5 - Bilan de la Première Guerre mondiale

 

Un terrible bilan humain et matériel

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : entre 8 et 10 millions de morts, environ 20 millions de blessés et de mutilés, dont plusieurs dizaines de milliers de « Gueules cassées ». Pour les conséquences matérielles de la guerre : 11 départements français touchés directement, des milliers de maisons, d’usines, de ponts… détruits. Le coût de la reconstruction est donc très élevé. 

Une nouvelle donne économique et financière

Financièrement, un pays profite très largement de la guerre : les États-Unis. Les alliés (France, RU) lui ont acheté de nombreuses armes et ils lui ont emprunté de très grosses sommes d’argent. C’est la Première Guerre mondiale qui permet aux États-Unis de devenir la première puissance économique mondiale au détriment du Royaume-Uni. 

Une société transformée

A leur retour du front, les soldats retrouvent une société qui s’est profondément transformée. Les femmes ont pris les choses en main (travail dans les usines, dans les champs…) et se sont émancipées (elles ont conquis une forme de liberté grâce à l’argent qu’elles ont gagné). Après la guerre, un mouvement féministe se développe : il réclame notamment le droit de vote des femmes (qui ne sera accordé en France qu’en 1944).

Une société traumatisée

Beaucoup de soldats reviennent du front très traumatisés par ce qu’ils ont vécu. Certains, artistes, en témoigneront dans leurs œuvres (comme Otto Dix, un peintre allemand). Le mouvement pacifiste prend de l’ampleur et, pour désigner la Première Guerre mondiale, l’expression « La Der des Ders » en concurrence une autre, « La Grande Guerre ».  

Un monde nouveau

Voulant éviter à tout prix qu’une nouvelle guerre encore plus meurtrière ne se déclenche, le Président américain Wilson énonce 14 points, avant même la fin de la guerre mondiale. Parmi ceux-ci figure le lien qui doit exister entre un peuple (ou une nation) et son territoire. Il défend ainsi l’idée que les Polonais puissent avoir un pays, tout comme les autres peuples des grands empires (Allemand, Austro-Hongrois ou Ottoman). Il souhaite également la mise en place d’une organisation internationale qui, en favorisant la discussion, devrait permettre d'éviter  qu’un nouveau conflit émerge. Son vœu sera exhaussé avec la naissance de la Société des Nations SDN) sauf que plusieurs pays importants n’en feront pas partie (parmi lesquels les Etats-Unis… puisque le Congrès refuse à Wilson cette possibilité après-guerre). 

Une nouvelle Europe

Les traités de paix qui suivent la guerre dessinent une nouvelle géographie politique de l’Europe (dont le traité de Versailles signé le 28 juin 1919). Les grands Empires qui existaient en 1914 ont été vaincus :

· l’Empire d’Autriche-Hongrie disparaît, ce pays est remplacé par des États plus petits. De nouveaux pays apparaissent en Europe centrale, par exemple la Pologne, la Tchécoslovaquie ou la Yougoslavie ;

· l’Allemagne perd de nombreux territoires : l’Alsace-Lorraine, prise à la France en 1870-1871, une partie au sud du Danemark, une partie à l’est qui revient à la Pologne, et ses colonies africaines. Le pays est morcelé en deux parties par le couloir de Dantzig. Elle est aussi privée de sa puissance militaire (interdiction de posséder des chars et une aviation) et doit aux vainqueurs d’énormes réparations financières.

Ces nouvelles frontières ont été décidées par les pays vainqueurs au moment des conférences de la paix qui suivent le conflit. Les Allemands considèrent par exemple que le traité de Versailles est un « Diktat » injuste qui leur a été imposé.

La création de la Société Des Nations pouvait laisser espérer une paix durable. En réalité, les traités de paix dessinent une carte de l’Europe source de tensions.