mercredi 13 janvier 2021

3eme - Résumé de la séquence 4 - La Seconde Guerre mondiale



Séquence 4— La Seconde Guerre mondiale, une guerre d’anéantissement (1939-1945)
Problématique : Quels sont les éléments qui font de la Seconde Guerre mondiale une guerre d’anéantissement ?
Séance 1—Les phases de la guerre
En mars 1939, en violation des accords de Munich (signés en septembre 1938), l’armée allemande, la Wehrmacht, entre en Tchécoslovaquie et occupe Prague. Le 1er septembre 1939, c’est au tour de la Pologne d’être envahie. La France et la Grande-Bretagne réagissent enfin et déclarent la guerre à l’Allemagne le 3 septembre 1939.
La Pologne est alors envahie par l’ouest (l’Allemagne) et par l’est (l’URSS) en vertu du pacte germano-soviétique. Celui-ci, signé en août 1939 prévoit un engagement de non-agression et un partage de la Pologne entre les deux pays. En deux semaines, l’armée polonaise est écrasée par la double invasion.
Dès la déclaration de guerre, l’armée française s’enferme pour une bonne part dans
la ligne Maginot. A l’abri de ces fortifications que les officiers français imaginent imprenables, l’armée française se contente d’attendre l’attaque des Allemands. Jusqu’au mois de mai 1940, le front ne bouge pas et il n’y a guère de combats. C’est la « drôle de guerre » .
Après l’échec de la tentative franco-britannique à Narvik (Norvège), les Allemands envahissent les Pays-Bas et la Belgique.
Le 10 mai 1940, les chars allemands, appuyés par la Luftwaffe, réalisent une percée sur le front français à Sedan. C’est la tactique de la Blitzkrieg (la guerre-éclair). L’armée française est débordée en moins de cinq semaines.
Le nouveau Président du Conseil français, Philippe Pétain demande alors l’armistice à l’Allemagne. Celui-ci est signé le 22 juin 1940, à Rethondes, Hitler choisissant ce lieu symbolique (là où l’armistice de la Première Guerre avait été signé) afin d’humilier davantage la France.
La Grande-Bretagne se retrouve donc seule face  à Hitler. Le Premier Ministre britannique, Winston Churchill et le peuple britannique refusent de se soumettre et décident de se battre jusqu’au bout.   C’est la «bataille d’Angleterre» de juin 1940 à mai 1941. L’aviation allemande choisit de prendre Londres pour cible. C’est ce que les Anglais ont appelé le Blitz. Le bombardement de Londres fera environ 30 000 morts parmi les civils londoniens. Dans le même temps, Hitler décide du déclenchement de « la bataille de l’Atlantique ». De juin 1940 à 1943, les sous-marins de l’amiral Dönitz se lancent en meutes dans l’Atlantique, traquant les navires de commerce britannique dans l’espoir d’asphyxier l’économie de guerre de la G-B, y parvenant presque.

La Guerre devient mondiale à partir de 1941

L’URSS

Visiblement fatigué de la résistance anglaise, Hitler lance le 22 juin 1941 l’opération Barbarossa, c’est-à-dire l’invasion de l’URSS.
Les armées allemandes remportent rapidement d’importantes victoires. L’Armée rouge est balayée, des centaines de milliers de soviétiques sont faits prisonniers. Beaucoup sont envoyés en camps de concentration et tués à la tâche.
Au début de l’hiver 1941, la Wehrmacht (armée de terre nazie) est devant Moscou. Grâce à ses troupes d’hiver bien équipées, l’Armée rouge lance cependant une contre-offensive lors de l’hiver 1941 et parvient à débloquer Moscou.
L’URSS est cruellement meurtrie, des millions de Soviétiques ont déjà été tués, la Wehrmacht occupe une grande partie du territoire soviétique. Pourtant, en dépit des espoirs d’Hitler, l’URSS n’est pas encore vaincue.

Les Etats-Unis

En bombardant la flotte américaine à Pearl Harbor, le 7 décembre 1941, sans déclaration de guerre préalable, les Japonais provoquent l’entrée en guerre officielle de la première puissance économique du monde.  Réagissant au bombardement de la flotte américaine du Pacifique par l’aviation japonaise, le Président Roosevelt déclare la guerre au Japon, mais aussi à l’Allemagne.
Avec l’agression japonaise, c’est l’énorme puissance industrielle des E.U. qui se met en marche. L’industrie américaine va désormais produire en masse toutes sortes d’armes, pour l’armée américaine bien sûr, mais aussi pour la Grande-Bretagne et 
pour l’URSS. Suite à Pearl Harbor, les Japonais s’emparent de la Birmanie, de la Malaisie, de Singapour, de l’Indonésie, des Philippines.

1942-1943 : le tournant de la guerre

En Asie

Cependant, dès le mois de mai 1942, à la bataille de la Mer de Corail, les Japonais ne parviennent pas à détruire la flotte américaine. A l’inverse, ce sont les porte-avions américains qui infligent une terrible défaite à la marine japonaise dès juin 1942 à la bataille de Midway. En six mois, les Américains ont mis fin à l’expansion japonaise et désormais, les Japonais se limiteront à défendre leurs précédentes conquêtes, et cela jusqu’à la fin de la guerre.

En Europe et en Afrique

L’automne 1942 marque le tournant de la guerre. En Egypte, la VIIIe armée britannique, commandée par le général Montgomery écrase Rommel et l’Afrika Korps à El Alamein en octobre 1942.
Mais c’est surtout à l’est que le sort du monde va se jouer. C’est en effet face à l’Armée rouge que la Wehrmacht va perdre près des 2/3 de son potentiel militaire. Au printemps 1942, la Wehrmacht a repris l’offensive au sud-est, en direction de la Volga. Au mois d’août 1942, les Allemands atteignent Stalingrad. C’est là que se déroule, d’août 1942 à février 1943 ce qui est peut-être la bataille la plus importante de la Seconde Guerre mondiale.

La victoire des alliés

La libération de l’Europe occupée

Le 6 juin 1944, conformément aux vœux de Staline qui réclamait depuis longtemps l’ouverture d’un second front afin d’alléger la pression allemande sur l’Armée rouge, les Anglo-Américains déclenchent l’opération Overlord. Sous le commandement du général américain Eisenhower, les Américains et les Britanniques lancent une formidable flotte vers les côtes de Normandie : 5000 navires, 10 000 avions participent à l’opération. Le 6 juin 1944, et dans les jours qui suivent, 1,2 million Américains et 850 000 Britanniques débarquent sur les côtes de Normandie. 
Dans les semaines qui suivent, la progression des Alliés est difficile. Le 15 août 1944, un 2eme débarquement est organisé sur les côtes de Provence. Les soldats français y sont majoritaires. Le 25 août 1944, ce sont les troupes françaises de la 2eme D.B. du futur maréchal Leclerc qui entrent dans Paris et libèrent la ville avec d’autres unités intégrées à l’armée américaine. Le 26 août, le général de Gaulle symbole de la France combattante, descend les Champs Elysées entouré d’une foule immense.
A la fin de l’année 1944, la quasi totalité du territoire français était libérée.
Dès le 15 avril, les Soviétiques lancent leur dernière offensive, celle de Berlin.

La victoire des États-Unis contre le Japon

La résistance acharnée des troupes japonaises, le fanatisme des kamikazes qui se jettent avec leurs avions bourrés d’explosifs sur les bateaux américains, laissent imaginer au nouveau Président des États-Unis, Harry Truman, que la conquête du Japon se fera au prix de trop lourdes pertes humaines. Soucieux d’éviter au maximum la mort des soldats américains, il prend la décision d’utiliser la nouvelle arme mise au point par les E.U., la bombe atomique, dans le but de faire plier le Japon. Le 6 août 1945, la première bombe atomique de l’histoire est lancée sur Hiroshima, et le 9 août 1945 ; une seconde sur Nagasaki. Le 2 septembre 1945, le Japon signe sa capitulation.
Séance 2 - Une guerre totale, l'exemple des Etats-Unis
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la mobilisation industrielle est sans précédent. Par exemple, l’Allemagne nazie produit les terribles fusées V1 et V2 qui bombardent Londres. Mais le meilleur exemple de mobilisation sont les Etats-Unis. En 1944, ils mobilisent 9 700 000 personnes et sont capables de produire 40000 avions. De nouvelles armes sont mises au point. Les États-Unis produisent des avions bombardiers capables de transporter plus de 9 tonnes de bombes et de parcourir de longs trajets. Les États-Unis sont aussi le seul pays capable de concevoir et d’utiliser l’arme atomique, élaborée dans le plus grand secret, sous le nom de code de « Projet Manhattan » par une équipe de scientifiques dirigée par le physicien Robert Oppenheimer. L’effort de guerre aux Etats-Unis passe également par la mobilisation des femmes qui, nombreuses, vont travailler dans des usines d’armement. La propagande mobilise fortement la population : à Hollywood, de nombreux films sont tournés dans ce but (le meilleur est certainement “The great dictator” de Charlie Chaplin). Les “Comics” comme Superman sont dans la même logique.

Séance 3—Les génocides des Juifs et des Tziganes

I—Histoire des arts : Maus de Art Spiegelman Voir correction

II—Une guerre d’anéantissement : ghettos et Einsatzgruppen

Dans les pays d’Europe de l’Est occupés par les Allemands (en particulier en Pologne), les Juifs sont enfermés dans des ghettos, quartiers fermés dont ils n’ont pas le droit de sortir. Les nazis y rassemblent les populations juives afin de faciliter les déportations. Le ghetto de Varsovie, créé par les nazis en 1940, se soulève en mai 1943. Il est totalement rasé et la population exterminée. Les survivants du ghetto de Varsovie sont envoyés par train, dans des wagons à bestiaux, vers les camps d’extermination de Treblinka, Auschwitz ou Sobibor. Les conquêtes nazies en Europe de l’Est (en particulier toute la partie Ouest de l’URSS) ouvrent alors une nouvelle phase dans l’horreur.
Les nazis trouvent là l’occasion d’appliquer leurs théories de l’inégalité des races faisant des Slaves et surtout des juifs une sous-humanité. Dès 1941, les Einsatzgruppen et parfois des troupes de l’armée régulière multiplient les crimes de guerre contre les populations civiles, en particulier juives. Chaque jour, dans les villes ou villages traversés par ces Einsatzgruppen, plusieurs milliers de personnes, juives, résistantes ou tziganes, sont massacrées (généralement d’une balle dans la tête) après avoir creusé une fosse commune. Ce sont notamment les massacres des communautés juives de Kiev, en Ukraine (septembre 1941) ou de Riga, en Lettonie (novembre-décembre 1941) qui se traduisent au total  par au moins deux millions d’exécutions, dont 1,3 million de juifs. Ces massacres de masse sont appelés la Shoah par balle.

III—Une guerre d’anéantissement :  les camps d’extermination

En janvier 1942 à la conférence de Wannsee (20 janvier 1942), les principaux nazis, dont le chef des SS et du système concentrationnaire, Heinrich Himmler, décident de l’application systématique de « la solution finale ». Il s’agissait de déporter les 11 millions de juifs de l’Europe occupée, ainsi que les Tziganes, vers les camps de concentration et d’extermination d’Allemagne et de Pologne afin de faire disparaître ces populations de l’ensemble de l’Europe. De toute l’Europe occupée, les populations juives sont alors déportées vers les camps de la mort.
En Europe occidentale, des rafles sont organisées, dont notamment la rafle du Vel d’Hiv, en France (16 au 17 juillet 1942) où 13 000 juifs sont arrêtés. Le plus grand des camps de concentration et d’extermination fut Auschwitz-Birkenau, véritable usine de mort. A leur arrivée, après un voyage en train réalisé dans des wagons à bestiaux, les déportés sont sélectionnés sur « la rampe ». Les adultes et les plus valides sont alors destinés aux travaux forcés, les enfants et les invalides sont immédiatement gazés dans les chambres à gaz. La plupart des grandes entreprises allemandes utilisent, avec l’accord des SS, la main d’œuvre concentrationnaire, nouveaux esclaves modernes. Les résistants de l’Europe occupées, les prisonniers soviétiques, sont également déportés vers les camps. Ce sont 2,5 à 3 millions de personnes qui furent ainsi exterminées dans ces camps de la mort.
Au total, la Shoah, ou génocide des juifs, a fait environ 6 millions de morts. Cela représente plus de 1 juif européen sur 2. Le Samudaripen, ou génocide des Tziganes, a fait environ 250 000 morts,  soit environ 25% de la population.

Séance 4—Bilan—Une guerre d’anéantissement

Bilan des victimes du conflit
La Seconde Guerre mondiale a fait entre 50 et 60 millions de morts.
les
pertes  militaires représentent moins de la moitié du total des pertes humaines de la guerre, soit environ 25 millions de soldats tués. Les civils représentent la majorité des victimes totales, soit environ 30 millions de personnes. C’est la première fois dans l’histoire d’une guerre que les victimes sont en majorité des civils. C’est aussi la première fois qu’une guerre fait autant de victimes.
Les civils sont devenus des cibles de la guerre, vouées à l’anéantissement, victimes d’un niveau effroyable de violence lors des invasions, des occupations des pays vaincus par les puissances de l’Axe, des retraites de ces armées et lors des bombardements aériens. Par exemple, les villes sont prises comme cibles de bombardements : Londres pendant le Blitz ou Dresde anéantie par les bombardements Alliés du 12 au 13 février 1945.
Les mouvements de Résistance intérieure, en France, en Grèce, en Yougoslavie, s’apparentent davantage à des mouvements de guérillas plutôt qu’à des armées officielles. Leurs actions suscitent aussi des représailles très violentes, tournées contre des civils innocents pris en otage et exécutés par les Nazis.
Certaines catégories de population, considérées par l’idéologie nazie comme des « sous-hommes » à éliminer, sont visées explicitement.
Les Nazis exterminent 70 000 handicapés mentaux, environ 250 000 Tziganes et près de 6 millions de Juifs.
C’est en Europe de l’Est que les chiffres des victimes sont les plus élevés : 90% des Juifs polonais sont exterminés, 95% des Juifs hongrois.
L’énormité de ce crime est telle qu’à la fin de la guerre, les Alliés victorieux décident de juger les principaux responsables à l’aide d’une notion juridique nouvelle, celle de « crime contre l’humanité ». Ces crimes sont imprescriptibles. Le principal procès qui juge ces crimes contre l'Humanité est celui de Nuremberg (nov. 1945-nov. 1946).